Square Emile-Chautemps m2
Ex-square des Arts et Métiers, sa construction fut décidée par un arrêté du 23 août 1858 à l'occasion des travaux faisant suite au percement quatre ans plus tôt du boulevard de Sébastopol.
Après
son inauguration, L'Illustration le
définit comme tel : 'Il appartient à ce que l'on pourrait appeler le genre
noble'. Et de fait, sa structure est caractéristique du jardin à la
française : divisé en parcelles égales, il joue sur la symétrie avec ses allées
régulières de marronniers et ses deux bassins ovales ornés de groupes en
bronze. Ces bronzes furent conçus par Davioud et exécutés en 1860 : à gauche,
en regardant le Conservatoire des Arts et Métiers, les allégories de
l'Agriculture et de l'Industrie sont une oeuvre du sculpteur Gumery
(1827-1871), à droite, Mercure et la Musique sont signés Ottin (1811-1867) ;
les motifs d'ornements sont de Liénard.
Le square Emile-Chautemps est particulièrement remarquable pour sa composition
mais aussi pour les monuments qui lui sont associés. Au centre, une colonne
commémorative en granit du Jura a été érigée à la gloire des armées du Second
Empire. Sur le socle figurent quatre grandes victoires de la guerre de Crimée :
Alma (20 septembre 1854), Inkermann (5 novembre 1854), Tchernaïa (16 août 1855)
et Sébastopol (8 septembre 1855).
Face au square s'élève un beau témoignage du style Second Empire : le théatre
de la Gaité Lyrique. Construit en 1862 par Hittorff et Cuzin pour remplacer le
théatre de la Gaité de la rue du Temple, il fut dirigé par Offenbach de 1873 à
1875. Sa façade est décorée de pilastres composites encadrant les cinq arcades
du premier étage ornées de colonnes de marbre rouge.