Le végétarisme
Le végétarisme est-il aussi bénéfique pour la santé qu'on le prétend? De nombreuses recherches scientifiques semblent le démontrer, mais la force des données est variable. Ainsi, les preuves établissant la diminution du taux de mortalité et de maladies chroniques telles la constipation, l'obésité et le cancer du poumon sont évidentes. Les données sur la réduction des risques d'hypertension, de maladies coronariennes, de diabète non insulino-dépendant et de lithiases biliaires sont bonnes. Par contre, pour le lien de cause à effet entre le végétarisme et la réduction des risques de cancer du sein et du côlon, de diverticulite, d'ostéoporose et de lithiases rénales, les preuves ne sont que passables à faibles.
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de gens se déclarent maintenant végétariens, mais on en ignore le nombre exact
au
Habitudes alimentaires et mode de vie
Les végétariens sont plus actifs, conservent un poids santé, s'abstiennent du tabac, des drogues illégales et des boissons alcoolisées, autant de facteurs associés à des effets bénéfiques sur la santé. La plupart des effets bénéfiques du végétarisme n'ont donc pu être reliés à un seul facteur, diététique ou autre. Néanmoins, l'alimentation semble déterminante dans certains cas.
Cancer
Le taux de mortalité relié à toutes les formes de cancer semble plus faible chez les végétariens que chez les non-végétariens. De nombreuses recherches démontrent qu'une consommation abondante de fruits, de légumes et de fibres accompagnée d'une réduction de l'apport énergétique et des matières grasses diminue les risques de nombreux cancers. Le soja pourrait également jouer un rôle.
Maladies cardio-vasculaire
Le régime végétarien semble favoriser la santé cardiaque et une pression artérielle inférieure. On observe des taux de cholestérol total et de lipoprotéines de faible densité (LDL) plus faibles chez les végétariens ainsi qu'une agrégation plaquettaire et une coagulation sanguine diminuée. Cela peut résulter d'une alimentation plus faible en matières grasses et en gras saturés et plus riche en fibres solubles. Une consommation abondante de phytostérols, de soja ou de vitamines antioxydantes comme la vitamine C ou E peut aussi jouer un rôle.
Une étude récente1 n'a démontré aucune différence significative dans les taux de cholestérol total, de HDL, de LDL et de triglycérides entre des adventistes végétariens et non végétariens. On a toutefois observé une différence significative de la pression artérielle et du taux de cholestérol LDL et HDL entre ces deux groupes et la population en général. L'usage du tabac, la consommation d'alcool et de caféine et le niveau de stress, facteurs semblables dans les deux groupes d'Adventistes, peuvent avoir affecté davantage les lipides sanguins que les facteurs diététiques.
Diabète et obésité
On observe moins d'obésité et une amélioration de la tolérance au glucose chez les végétariens. Le végétarisme peut aider à stabiliser le diabète non insulino-dépendant en améliorant la sensibilité à l'insuline et en aidant au contrôle du poids et de la glycémie.
En conclusion
Peu de recherches ont comparé des populations de végétariens et de non-végétariens partageant le même mode de vie. Plusieurs chercheurs s'accordent pour affirmer que les effets salutaires du végétarisme ne reposent pas autant sur l'absence de produits d'origine animale que sur l'abondance de produits végétaux.
Pour de plus amples renseignements sur le végétarisme, visitez le site Web du American Council on Science and Health:
RÉFÉRENCE:
1. Harman KS, Parnell WR: The Nutritional health of New Zealand vegetarians and non-vegetarian Seventh-day Adventists: Selected Vitamin, Mineral and Lipid Levels. N Z Med J 1998; 111: 91-94
Jeunes végétariennes Canadiennes: un profil
La Dre Ursula Donovan du Middlesex-London Health Unit rapporte une étude récente1 portant sur l'alimentation de 122 jeunes Canadiennes àgées de 14 à 19 ans du sud de l'Ontario. Selon les données recueillies, les lacto-ovo-végétariennes (LOV) et les semi-végétariennes (SV) consommaient une gamme limitée d'aliments, peu de succédanés de la viande et beaucoup de boissons gazeuses et autres aliments pauvres en nutriments. On y a également constaté une prévalence élevée d'un apport insuffisant en énergie, protéines, calcium, fer et zinc.
Selon cette étude, 15 % des LOV et 27 % des SV accusaient des apports protéiques inférieurs aux deux tiers de l'apport nutritionnel recommandé (ANR), contre 10 % chez les omnivores (OM). Plus de 80 % des adolescentes de toutes catégories accusaient des apports énergétiques inférieurs à la moyenne, ce qui rend plus difficile un apport nutritionnel adéquat, surtout chez les végétariennes.
Près de 20 % des adolescentes accusaient des apports de calcium inférieurs aux deux tiers de l'ANR. Un pourcentage important (26% des LOV, 47% des SV et 24% des OM) accusait des apports en fer inférieurs aux deux tiers de l'ANR et une forte proportion (surtout chez les LOV et SV) présentait également un risque d'apport inadéquat en zinc.
Un brin de sagesse
La diversité des habitudes alimentaires des jeunes végétariennes rend difficile la formulation de recommandations. Il apparait capital de définir les régimes alimentaires individuels de ces jeunes. L'élimination des produits carnés doit s'accompagner d'un régime bien planifié et diversifié, mettant l'accent sur les produits laitiers faibles en matières grasses, les produits céréaliers à grains entiers, les céréales enrichies, les légumineuses, ainsi que les fruits et légumes, en vue d'assurer un apport énergétique et nutritionnel adéquat et de faciliter l'assimilation de certains nutriments.
Il est vital de combler les besoins énergétiques. En deça de 1 800 kcal/j, le régime peut difficilement fournir les nutriments essentiels comme le zinc, le fer et le calcium. Un régime renfermant un niveau suffisamment d'énergie procure généralement aux végétariennes les protéines requises. Consultez la fiche Bouchées-Santé, automne 1998 pour des trucs nutritionnels pour les végétariens: (lien à Bouchées-Santé, automne 1998)
RÉFÉRENCE:
1. Donovan UM, Gibson RS: Dietary intakes of adolescent females consuming vegetarian, semi-vegetarian, and omnivorous diets. J Adolesc Health 1996; 18: 292-300
Le Dr Martin Entz du Department of Plant Science de l'Université du Manitoba illustre quelques défis et avantages de l'agriculture biologique. Selon des études nord-américaines, les fermes biologiques, habituellement plus petites et axées davantage sur la communauté, ont une meilleure diversité de cultures dans leur rotation, offrent plus de débouchés aux jeunes fermiers et réduisent les risques pour la santé associés aux pesticides, antibiotiques et nitrates.
Néanmoins, la gestion de l'agriculture biologique pose plus de défis. La déperdition des nutriments constitue la limite majeure à la production biologique. Les nutriments extraits du sol sous forme de récolte doivent être remplacés afin de conserver l'équilibre de la terre. Le fumier ne saurait remplacer tous les nutriments et les standards organiques en place limitent l'utilisation d'engrais. Il existe donc un risque d'épuisement des sols consacrés à la culture biologique. En effet, une recherche récente effectuée par le Dr Entz et ses collègues a démontré des taux anormalement faibles de phosphore et de soufre dans les terres biologiques de l'Ouest canadien.
Une norme nationale
Une multitude de normes et de certifications indépendantes dirige présentement l'industrie biologique canadienne. Cependant, depuis 1997, l'Office des normes générales du Canada collabore avec le Conseil consultatif canadien de la production biologique (CCPB) et une norme nationale est sur le point d'être adoptée.
Pour de plus amples informations, consultez le site Web du CCPB:
Salubrité des fruits et légumes
Afin de prévenir ou de réduire les risques de maladies liées à la salubrité des aliments, les membres de l'industrie des fruits et légumes frais collaborent avec l'Agence canadienne d'inspection des aliments, Santé Canada et Agriculture et agro-alimentaire Canada à la mise en oeuvre d'initiatives telles que le programme intégré de la salubrité des aliments du Canada. Divers chercheurs se penchent sur différentes méthodes cherchant à rendre la vie dure aux agents pathogènes. La lutte intégrée utilise des techniques de surveillance et de production visant à réduire, voire même éliminer les parasites et les agents de contamination chimiques et microbiens.
Par contre, ces procédés ne constituent pas des panacées mais des outils utiles dans un contexte de réduction des risques de contamination microbienne. Les consommateurs devraient considérer comme priorité la salubrité des aliments. Laver les fruits et légumes avant leur emploi doit devenir une règle de base. Le rinçage sous l'eau froide du robinet suffit dans la plupart des cas à enlever poussières, débris de terre, résidus de pesticides s'il y a lieu et à réduire la présence de micro-organismes en surface. Si le produit a une peau comestible particulièrement ridée ou souillée, il est préférable de le brosser avec une brosse à légumes ou même de le peler.
L'usage de produits spécialement conçus pour nettoyer les surfaces des fruits et légumes n'est pas nécessaire. Il n'est pas recommandé d'utiliser des détergents puisque ceux-ci peuvent laisser des résidus non testés pour la consommation humaine. Réfrigérez les fruits et légumes afin d'en conserver la fraicheur et consommez les items pré-coupés avant la date de péremption. Évitez de consommer les produits présentant des signes de flétrissures. Ils pourraient contenir des agents pathogènes. Enfin, soulignons l'importance de conserver les fruits et légumes loin des sources potentielles de contamination, telles les viandes et volailles crues, les comptoirs, planches à dépecer ou ustensiles mal nettoyés, et de se laver les mains avant de manipuler tout produit frais.