Pierre de Ronsard - Le Manoir de la Possonniere, Le Prieure de Saint-Come, Reactions sur La foret de Gastine



Pierre de Ronsard

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Ronsard est un auteur connu. Comme tous les auteurs célèbres, il évoque divers sentiments ou diverses pensées.

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Le Manoir de la Possonnière

Tout d'abord il est né le 10 septembre 1524 comme il le dit si bien:

" L'an que le Roy François fut pris devant Pavie xf293r2484bffh

Le jour du samedy, Dieu me presta la vie

L'onzième de septembre, et presque je me vy

Et aussi tost que né, de la Parque ravy. "

Il passa ensuite 12 ans de son enfance dans le manoir de la Possonnière (lieu où il est né). Louis de Ronsard (le père de Pierre), revenu des guerres d'Italie, avait orné le manoir de sculptures et de devises (comme " CVIDES.VIDETO ", "vois à qui tu donnes, choisis tes amis "), premières manifestations de la Renaissance en France. Dans ce manoir, on est étonné de la majestueuse cheminée sur laquelle étaient sculptées les armoiries des Ronsard. Pour expliquer quelles étaient les armoiries des Ronsard, il faut faire une petite pause dans le fil de sa vie et faire un peu d'étymologie. Le nom Ronsard n'est pas apparu tout de suite sous cette forme. En effet, au tout début cette famille était celle des Rossart. Puis elle est devenue la famille des Ronsart (avec un " t " ) et enfin Ronsard (avec un " d "). Et Ronsard en vieux français signifie : ronce qui brûle. Ce qui explique que leurs armoiries soient une salamandre sur des ronces ardentes.

A l'époque où il grandit à la Possonnière, il fut baigné dans un univers de renouveau: mais il alla au collège où manifestement il ne se plaisait que très peu :

"Si tost que j'eus 9 ans, au collège où 1'on me mène

Jo mis tout seulement un demy an do peine

D'apprendre les leçons du régent de Vailly

Puis, sans rien profiter, du collège sailly "

En 1536, Pierre devint page de cour de François (fils de François 1er) mais n'y resta ... que trois jours. Cependant, il fut celui de Madeleine de France et de Charles d'Orléans un peu plus longtemps et alla jusqu'en Ecosse. Ensuite il alla séjourner trois mois en Allemagne auprès de son cousin Lazare de BaIf qui lui donna le goût des lettres antiques. Mais une grave maladie allait lui ôter partiellement l'ouïe:

"Et à peine 16 ans avoient borné mon age

Que l'an cinq cens quarante avec Baïf je vins

En la haute Allemagne, ou la langue j'apprins

Mais las ! à mon retour une aspre maladie

Par ne sçay quel destin, me vint boucher 1'ouïe

et dure m 'accabla d'assommement Si lourd

Qui encore m'en laisse à demi sourd"

A cette époque les parents de Ronsard voulaient que leur fils soit dans les armes (ce qui lui aurait plu, mais sa maladie l'en empêcha) ou dans la religion.

Mais Ronsard en avait décidé autrement ; il voulait être écrivain.

En 1543, il reçoit la tonsure... et va en tirer profit. En effet avec cette tonsure, il peut bénéficier de tous les bénéfices ecclésiastiques contre une seule condition : le célibat (mais cela ne l'empêcha pas d'avoir quelques liaisons, quoiqu’imaginaires pour certaines!).

Ensuite, il s'occupera du prieuré de St Côme (ainsi que de deux autres prieurés, mais moins attachants). Il y écrivit un bon nombre de ses oevres.

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Le Prieuré de Saint-Côme

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Le Prieuré de Saint Côme... cette demeure tant aimée où vécut Pierre de Ronsard... Que de souvenirs enterrés avec lui dans ce vaste domaine qui abritait douze moines à son époque. C'est un endroit très sympathique et aussi beau à l'extérieur qu'à l'intérieur: les combles, à la fois mystérieux et austères, les jardins parsemés de roses qui donnent au Prieuré son aspect romantique et apaisant.

Pour parfaire son éducation, il ira au collège de Coqueret avec Baif et DuBellay. Il y rencontrera Dorat, qui lui donnera des cours de lettres classiques pendant 5 ans. Son penchant " humaniste " s'éveillait donc peu à peu en lui. En 1550, il écrit les Odes, mais celles-ci n'étaient pas faites pour séduire la cour. Après de nombreux tumultes (divisions en deux camps: ceux pour et ceux contre Ronsard, réconciliation, etc...), Ronsard réussit à convaincre la cour en revenant à un style plus simple et à la conquérir. Précisons cependant que cette gloire au sein de la cour était due à de nombreux " coups de foudre "qui permirent au lyrisme de Ronsard de s'exprimer. C'est ainsi qu'il écrivit les Odes à Cassandre, les Amours de Marie, la Continuation des amours, les Sonnets pour Hélène... (ce qui lui valut le surnom de " Poète des amours ".) Revenant à St Côme dès qu'il le pourra, il consacrera beaucoup de son temps à la religion.

Ronsard, dans sa jeunesse était un beau jeune homme, séduisant, aimé des femmes. Il était très sportif et aimait particulièrement le sport équestre. Bref c'était un homme accompli. Cependant à 30 ans, il vieillit prématurément et à 38 ans, il avait le visage "édenté". Côté santé, il était victime de mauvaise digestion, de mauvaise circulation sanguine et d'accès de fièvre, comme il le dit lui-même:

"Ma douce jouvence est passée

Ma première force est cassée

j'ay la dent noire et le chef blanc

Mes nerfs sont dissous, et mes veines,

Tant j'ay le corps froid, ne sont pleines

Que d'une eau rousse au lieu de sang "

Ronsard est un peu comme un amoureux maladroit – tenter de raisonner une femme qui l'a rejeté en lui faisant comprendre que demain elle sera vieille et laide n'est pas très délicat. Bien sur, et heureusement, ses poèmes, impeccablement construits, charment par leur grande musicalité : en effet les rythmes et les sonorités sont très évocateurs. Mais, malgré la richesse du poème en lui-même, les thèmes abordés sont souvent les mêmes (la femme, la rose, le temps)

A 45 ans il était irritable, associal et de plus en plus sourd. La mort de François 1er l'affectera beaucoup et il mourra le 27 décembre 1585 à St Côme.

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« La poésie est un feu consumant » disait-il.

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D'abord destiné à une carrière militaire et diplomatique, il est atteint d'une surdité subite en 1542 et devient humaniste et poète.

Chef de la Pléiade, ses Odes (1550-1556) lui assurèrent les faveurs de Henri II. Aux sonnets pétrarquistes des Amours de Cassandre (1552) succédèrent les Amours de Marie (1555), poèmes d'inspiration personnelle. Puis se furent les Hymnes (1555-1563) au ton épique, et surtout les Discours (1560-1556) où se déploya son génie oratoire et satirique en faveur de Charles IX et de la foi catholique.

Laissant inachevée son épopée savante de La Franciade (1574), évincé il se retira dans son prieuré de Saint-Cosme où il composa les Amours d'Hélène (1578) puis des sonnets émouvants sur ses souffrances physiques et sa confiance de chrétien devant la mort.

Célébré de son vivant et proclamé «prince des poètes», il dut aux critiques de Malherbe de connaitre une éclipse de deux siècles; mais les romantiques et Sainte-Beuve lui rendirent justice comme chef d'école et surtout comme poète lyrique, exprimant un tempérament tour à tour d'une gravité émouvante et d'une grace épicurienne...

Elevé en pleine nature dans le Vendômois, Ronsard aura très vite le goût des Lettres. Il voudra donc " taquiner les muses " et vivre de la poésie. C’est ainsi qu’en entrant au Collège de Dorat, il réunira ses amis et grace à une insdpiration commune, ils formeront la Pléïade, groupe composé de grands écrivains du XVIème siècle (Du Bellay, Baïf, Jodelle, Pontus de Tyare et Pelletier), à la recherche d’un enrichissement de la langue et d’un nouvel art poétique. Mais ce n’est qu’en 1 544, après avoir rencontré Cassandre Salviati à la Cour de Blois, qu’il connaitra la gloire avec les " Amours de Cassandre ". Il chantera l’amour à travers trois femmes : Cassandre, Marie, Hélène, ses principales inspiratrices. Chacune sera la muse d’un recueil de poèmes de formes diverses, allant de l’ode(" Mignonne allons voir… ") au sonnet (" Quand vous serez bien vieille… "), une forme, dont il se fera le principal ambassadeur.

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Promenade de Cassandre au chateau de Talcy

" La poésie est un feu consumant " disait-il. Parce que sa vie tournait autour des femmes, parce que sa poésie était rythmée par le temps, ces passions (la poésie et les femmes) le poursuivront toute sa vie. Cette vie si éphémère face à l'immortalité de ses vers. Cette nouvelle naissance, la femme qui devient fleur, c'est ainsi que Ronsard imaginait la vie, car " L'amour et la mort n'est qu'une même chose ".

Courant après le temps qui s'enfuit, il voudra immortaliser la beauté des femmes pour qu'elle demeure par la poésie parce que "la jeunesse s'enfuit sans jamais revenir". Il passera maitre dans l'art d'allier la rigidité d'une forme et l'émotion de ses sentiments, peut-être pas toujours sincères il est vrai...

Alors, même si l'homme d'il y a quatre siècles n'est plus, le grand poète demeure et restera à jamais dans l'éternité. Ronsard capte tout de suite l'attention des lexicographes de son temps. Le dictionnaire français le plus important de l'époque, le Dictionaire francoislatin de Robert Estienne, dans sa troisième édition (1564) "corrigé et augmenté par Maistre Iehan Thierry auec l'aide & diligence de gens scauants" (titre), cite nommément Ronsard une centaine de fois. Si Jean Nicot s'intéresse peu aux auteurs littéraires du XVIe siècle (son Thresor de la langue françoyse de 1606 garde pourtant tous les items ronsardiens du DFL de 1564), en revanche les deux éditions du Grand dictionaire françois-latin -- autre branche du Dictionaire françois-latin -- augmentées par Pierre Marquis (1609) et Guillaume Poille (1609) puisent abondamment chez les écrivains de la deuxième moitié du XVIe siècle et notamment chez Ronsard. Le Dictionarie of the French and English Tongues de Randle Cotgrave (1611), tiré en grande partie du Thresor de Nicot, enregistre également le vocabulaire de Ronsard.

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" Je n’ai plus que les os..."

Je n'ai plus que les os, un squelette je semble,

Decharné, dénervé, démusclé, dépoulpé,

Que le trait de la mort sans pardon a frappé;

Je n’ose voir mes bras que de peur je ne tremble.

Apollon et son fils, deux grands maitres ensemble,

Ne me sauraient guérir, leur métier m 'a trompé;

Adieu, plaisant soleil ! Mon œil est étoupé,

Mon Corps s’en va descendre où tout se désassemble.

Quel ami, me voyant en ce point dépouillé,

Ne remporte au logis un œil triste et mouillé,

Me consolant au lit et me baisant la face,

En essuyant par la mort endormis ?

Adieu, chers compagnons ! Adieu mes chers amis!

Je m’en vais le premier vous préparer la place.

Dans ses poèmes, Ronsard évoque souvent la mythologie, comme ici au vers 5 par exemple.

Mais ce poème est particulièrement émouvant par le réalisme avec lequel Ronsard met en scène sa propre mort. Une mort qu'il attend avec beaucoup de calme et de courage mais que pourtant il redoute " Je n'ose voir mes bras que de peur je ne tremble " ; manifestant une crainte qu'il veut pourtant nous cacher par un sentiment de pudeur pathétique.

Il versifie ses douleurs, ses souffrances avec un grande simplicité. Ce que je trouve fascinant.

Au vers 7, il fait des Adieux à la vie : "Adieu, plaisant soleil ! " puis à ses amis au vers 13 : " Adieu, chers compagnons ! Adieu mes chers amis ! "Ronsard semble comprendre la tristesse, l'impuissance que ses amis ne peuvent cacher: " Quel ami, me voyant en ce point dépouillé, ne remporte au logis un œil triste et mouillé."

Ronsard a en effet compris qu'il mourra bientôt des suites de sa dernière maladie et nous le fait ressentir au dernier vers comme si c'était son dernier souffle.

En lisant un texte, un poème, on se demande souvent si l'auteur est sincère, mais ici, il semble évident que le poète ne triche pas avec sa propre mort.

Ce poème bouleversant nous laisse à notre tour " un œil triste et mouillé".

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Réactions sur « La forêt de Gastine»

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Tout d'abord, nous découvrons dans " La forêt de Gastine " le côté nostalgique de Ronsard. Tout au long de ce poème, on reconnait les différentes facettes du caractère du poète.

Au début, Ronsard est révolté: il apostrophe les bûcherons: " Ecoute, bûcheron, arrête un peu le bras ". Puis il devient mélancolique en se remémorant ses souvenirs d'enfance ou des images précises: " Adieu, vieille forêt, le jouet de Zéphyre, où premier j'accordai les langues de ma lyre ", " Et de son propre lait Euterpe m'allaita". Ensuite, la tristesse prend le dessus et Ronsard médite sur les hommes:

" Que l'homme est malheureux qui au monde se fiel ".

On comprend aussi que les paysages de son enfance sont une grande source d'inspiration et qu'ils lui manqueront sincèrement: " Où premier, admirant la belle Calliope, je devins amoureux de sa neuvaine trope ".

Néanmoins, le Ronsard que nous connaissons habituellement orgueilleux, sûr de lui et amoureux, est ici différent. Peut-être plus humain? "La forêt de Gastine", tout comme ses autres oeuvres, a traversé les époques et les idées sans vieillir. Les thèmes abordés sont toujours d'actualité (déforestation, amour, vieillesse...) et bien sûr (comme dans tous ses écrits) Ronsard garde sa fraicheur d'écriture.

Enfin, nous avons été étonnées de constater l'étendue des connaissances mythologiques du Prince des poètes. Nous avons apprécié ce poème car il se détache des autres par son ton et son sujet.

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Biographie de Pierre de Ronsard ( 1524-1585)

  • 1524- Naissance de Pierre de Ronsard le 1er septembre dans le chateau de la

Possonnière, près de Vendôme. Il est le fils de Louis de Ronsard qui s'est

battu, sous Louis XII et François 1er. Son père a notamment combattu aux

côtés de Bayard et a pris part aux guerres d'Italie

  • 1536- Ronsard entre au service de la cour royale et devient le page du

troisième fils de François 1er, Charles d'Orléans

  • 1537- Attaché à Madeleine de France, Il l'accompagne en Ecosse

  • 1540 -Suite à une grosse fièvre et une demi-surdité, il renonce à la

carrière des armes

  • 1543- Il reçoit les ordres mineurs de l'évêque du Mans, mais n'est pas

ordonné prêtre.

  • 1544- Il se rend au collège de Coqueret, à Paris. Il a pour maitre Jean

Dorat, un grand helléniste

  • 1545- En avril, Ronsard rencontre , dans une fête à la cour de Blois,

Cassandre Salviati, fille d'un banquier italien. Il a vingt ans, elle en a

treize. Deux jours après, la cour quitte Blois : Il "n'eut moyen que de la

voir, de l'aimer et de la laisser au même instant". Nouveau Pétrarque,

Ronsard ne cessera de proclamer son amour platonique pour cette nouvelle

Laure.

  • 1546- Cassandre Salviati épouse le seigneur de Pré.

  • 1547- Ronsard s'inscrit à l'Université .

Il fait la connaissance de Joachim du Bellay. Ronsard décide de former

avec d'autres jeunes poètes; parmi lesquels son ami Joachim du Bellay;

un groupe qui prendra le nom de "Brigade" avant d'adopter quelques années

suivantes celui de " la Pléiade" . Ce groupe souhaite définir de nouvelles

règles poétiques.

  • 1549- Ronsard compose les Amours de Cassandre, recueil de sonnets

Publication de l'Epithalame d'Antoine de Bourbon, Janne de Navarre et

l'Hymne de France.

En avril , parait sous la plume de du Bellay, la célèbre Défense et

illustration de la langue française qui constitue le manifeste du groupe

de la "Brigade"

  • 1550- Quatre premiers livres d'Odes et Ode à la Paix

  • 1552- Les Amours, sonnets dédiés à Cassandre

  • 1553- Deuxième édition des Quatre premiers livres d'Odes

  • 1554- Publication du Bocage

Il devient poète du roi Henri II

  • 1555- Ronsard s'éprend d'une "fleur angevine de quinze ans" Marie Dupin.

Cette jeune paysanne le fera renoncer aux complications pétrarquistes que

lui inspirait Cassandre. Pour elle, il composera " des poèmes simples et

clairs".

Publication des Hymnes, des Meslanges, et de la Continuation des Amours

  • 1558- Il devient le conseiller et l'aumônier du roi Henri II

  • 1559- Mort du roi Henri II

  • 1560- Ronsard devient archidiacre et chanoine

Il travaille à réunir ses écrits et publie ses oeuvres en 4 volumes

  • 1562- Devenu poète officiel de la cour de Charles IX, Ronsard écrit un

certain nombre de discours sur les affaires du pays : Discours sur les

misères de ce temps , Remontrance au peuple de France

  • 1563- Réponses aux injures et calomnies des ministres de Genève , discours

rédigé contre les protestants genevois. Ronsard prend nettement parti

pour le catholicisme

  • 1572- Ronsard a alors pour ambition d'écrire une grande épopée à la louange

des vertus françaises. Il entreprend donc la Franciade sur le modèle de

l'Énéide, de Virgile

Cette œuvre fut perçue comme un échec par Ronsard lui-même, qui n'en

publia que les quatre premiers livres.

  • 1574- A la mort de Charles IX, Ronsard abandonne la Franciade. Il connait

la disgrace. Le nouveau roi Henri III le remplace par le jeune poète

Philippe Desportes

  • 1578- Ronsard a cinquante quatre ans. Il rencontre Hélène de Surgères , une

des filles de la Cour de Catherine de Médicis . Elle vient de perdre dans

la guerre civile , Jacques de La Rivière , capitaine, dont elle était

éprise. La reine Catherine de Médicis invite le poète à la consoler.

Ronsard publie : Sonnets pour Hélène , dédiés à "cette beauté aussi

remarquable par son esprit que par sa vertu"

Deuxième édition de ses oeuvres qui comportent deux cent trente huit pièces

nouvelles

  • 1580-1584- Ronsard cesse de publier de nouveaux textes. Soucieux de sa

gloire posthume, il se consacre à la préparation des éditions de ses

oeuvres complètes.

Troisième édition de ses oeuvres qui comportent trente deux pièces

nouvelles

  • 1585- Ronsard meurt le 27 décembre 1585 .

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Les Amours de 1552-1553 (extraits)

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Qui voudra voyr comme un Dieu me surmonte

Nature ornant la dame qui devoyt

Dans le serain de sa jumelle flamme

Je ne suis point, ma guerriere Cassandre

Pareil j'egalle au soleil que j'adore

Ces liens d'or, ceste bouche vermeille

Bien qu'à grand tort il te plaist d'allumer

Lors que mon oeil pour t'oeillader s'amuse

J'espere et crains, je me tais et supplie

Pour estre en vain tes beaulx soleilz aymant

Je vouldroy bien richement jaunissant

Cent et cent foys penser un penser mesme

Ces deux yeulx bruns, deux flambeaulx de ma vie,

Bien mille fois et mille j'ay tenté

Ange divin, qui mes playes embasme

Quelle langueur ce beau front deshonore?

Ren moy mon cuoeur, ren moy mon cuoeur, pillarde

Mets en obli, Dieu des herbes puissant

Bien que ton trait, Amour soit rigoureus

Si hors du cep où je suis arresté

Veu la douleur qui doulcement me lime

J'alloy roullant ces larmes de mes yeulx

Prenés mon coeur, dame, prenés mon cœur.

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Sonnet à Marie

Je vous envoie un bouquet, que ma main

Vient de trier de ces fleurs épanouies,

Qui ne les eut à ces vêpres cueillies,

Tombées à terre elles fussent demain.

Cela vous soit un exemple certain,

Que vos beautés, bien qu'elles soient fleuries,

En peu de temps, seront toutes flétries,

Et, comme fleurs, périront tout soudain.

Le temps s'en va, le temps s'en va ma Dame,

Las ! le temps non, mais nous nous en allons,

Et tôt serons étendus sous la lame,

Et des amours, desquelles nous parlons

Quand serons morts, n'en sera plus nouvelle :

Donc, aimez-moi, cependant qu'êtes belle.

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La Rose

Mignonne, allons voir si la rose

Qui ce matin avait éclose

Sa robe de pourpre au soleil

A point perdu cette vêprée

Les plis de sa robe pourprée

Et son teint au vôtre pareil.

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Las ! voyez comme en peu d'espace,

Mignonne, elle a dessus la place,

Las, las ! ses beautés laissé choir !

O vraiment maratre Nature

Puisqu'une telle fleur ne dure

Que du matin jusque au soir !

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Donc si vous me croyez, mignonne,

Tandis que votre age fleuronne

En sa plus verte nouveauté,

Cueillez, cueillez votre jeunesse :

Comme à cette fleur la vieillesse

Fera ternir votre beauté.

(Odes 1,17)