Emile Zola
' Je ne suis de l'école du rien, ni dans le roman, ni dans le drame; je suis au contraire pour la passion, pour ce qui agit et ce qui émeut '- Emile Zola .
La mort de son père , ingénieur, alors qu'il n'a que sept ans met toute la famille du jeune Emile dans une situation financière difficile. Quand sa mère décide de s'installer à Paris , Emile Zola découvre la vie de bohème : 'Etre pauvre à Paris, dira-t-il, c'est être pauvre deux fois' . Cette situation précaire, un échec au baccalauréat , un premier travail dans l'édition, puis un poste de chroniqueur littéraire le mèneront vers une écriture engagée. Très vite l'auteur de Germinal va militer pour le réalisme et ce qu'on a appelé le naturalisme : 'Notre héros , écrit Zola n'est plus le pur esprit, l'homme abstrait du XVIII ème siècle. Il est le sujet physiologique de notre science actuelle, un être qui est composé d'organes et qui trempe dans un milieu dont il est pénétré à chaque heure'. Avec une telle affirmation, Zola s'exposait aux critiques. Elles ne manquèrent pas. Nietzsche lui répond avec violence : le dessein de Zola, c'est ' le plaisir de puer'. Et il ne faut pas compter sur Dostoïevski pour lui venir en aide : 'J'ai pris Zola, et je n'ai pu qu'à grand peine lire une telle laideur.'
Comme l'écrit Jean d'Ormesson : ' Au delà de ces critiques, la grandeur de Zola est de faire passer dans son ouvre monumentale ' à peu près l'état contemporain du savoir', selon la formule de Michel Serres, et d'apporter à ce travail de titan à la fois les fruits d'une très grande expérience politique et sociale acquise notamment dans le journalisme et aussi et surtout le concours décisif d'un souffle romantique et d'un tempérament épique'.
Il nous reste d'Emile Zola un édifice légendaire : Les Rougon Macquart, 'l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second empire'..
Puis sur la fin de sa vie Emile Zola lancera, concernant le procès Dreyfus, une attaque restée célèbre : Au milieu des années quatre vingt dix, il met plusieurs années pour se forger une opinion sur ce procès. Puis il passe de l'indignation à la révolte. Dès qu'il est convaincu de l'innocence du capitaine Dreyfus, il publie, le 11 janvier 1898, dans l'Aurore, sa lettre retentissante au président de la république : J'accuse. Elle lui apportera en quelques jours une immense renommée et lui vaudra à la fois condamnation et amende , ce qui l'obligera à un an exil.