Le système scolaire en France
En France, l´instruction des enfants est gratuite, laïque et obligatoire.
Malgré de nombreuses réformes, l´enseignement français reste aujourd´hui
inspiré par les principes que pose Jules Ferry, ministre de l´Instruction publique
de la IIIe République, en 1882:
- gratuité de l´enseignement dans les écoles et établissements publics
- laïcité: l´enseignement public se doit d´être neutre en matière de religion,
de philosophie et de politique
- liberté: la République française admet la coexistance d´un service public
d´enseignement et d´établisse-ments privés. Ça veut dire qu´il existe également
des écoles privées où les parents doivent payer le droit de scolarité pour
placer leurs enfants. Un élève français sur six y est inscrit.
- obligation scolaire s´étend à tous les enfants de 6 à 16 ans. L´Etat fournit
à tous les enfants entre 6 et 16 ans la possibilité d´aller à l´école publique.
- monopole de l´Etat dans l´organisation des examens publics et la délivrance
des diplômes et grades universitaires
- participation des collectivités locales au fonctionnement d´un service
public, assuré non uniquement par le ministère de l´Education nationale, mais
en particulier ceux de l´Agriculture et de la Défense gèrent aussi des
établissements d´enseignement de tous niveaux.
Il y a 3 degrés de l´enseignement en France: le primaire, le secondaire et le
supérieur. Toutefois, le système scolaire en France est vraiment différent de
celui de notre pays. L´école primaire ne comprend que cinq classes. Lorsqu´un
enfant a 6 ans, il quitte l´école maternelle et entre dans la classe de
onzième. Après, il y a la dixième, la neuvième, la huitième et la septième. A
l´age de 11 ans environ, il entre au collège,
c.-à-d. dans le premier cycle de l´école secondaire composé des classes
suivantes: sixième, cinquième, quatrième et troisième. A la fin du premier
cycle secondaire, les élèves passent leur brevet. S´ils réussissent, ils
peuvent continuer leurs études dans un lycée, lycée technique ou lycée
professionnel, ou bien ils peuvent suivre une formation professionnelle sans
baccalauréat, ou bien interrompre leurs études, s´ils le veulent. Dans un
lycée, après les classes de seconde, de première et de terminale, les lycéens
passent leur baccalauréat - qui se dit "bachot" ou "bac" dans leur langage.
C´est aujourd´hui 80 % d´une classe d´age qui est titulaire du baccalauréat
alors qu´en 1900, le nombre des lauréats atteignait à peine plus de 1 % de la
classe d´age correspondante. Le taux de réussite pour l´ensemble des
baccalauréats est de 3/4. Même si les bacheliers généraux sont toujours
largement majori-taires, le nombre de bacheliers technologiques et
professionnels augmente de façon permanente.
Après avoir passé le baccalauréat, le bachelier peut entreprendre des études
supérieures courtes ou des études supérieures longues. Les études courtes
durent 2 ou 3 ans et permettent aux bacheliers d´entrer assez vite dans la vie
professionnelle. Il s´agit surtout des IUT (Instituts universitaires
techniques) qui sont rattachés aux universités et donnent, en 2 ans, une
formation de technicien supérieur. Elle est sanctionnée par un titre national -
le diplôme universitaire de technologie (DUT) portant mention de spécialité,
par exemple informatique, agronomie, biologie appliquée. Il y a aussi les
classes préparatoires aux Brevets de technicien supérieur (BTS) qui existent
auprès de nombreux lycées techniques et durent 2 ans après le bac
technologique. Cet institut s´appelle Section de technicien supérieur (STS).
La durée des études longues varie suivant la spécialité et suivant le niveau
désiré. Elle peut aller de 3 à 4 ans jusqu´à 7 à 10 ans. Les bacheliers
désirant poursuivre des études longues peuvent s´inscrire à l´Université ou à
la Grande Ecole. Presque 1 500 000 étudiants sont inscrits dans les 87
établissements universitaires de la France métropolitaine et des DOM. La France
est divisée en 28 académies. Dans chaque académie, il peut y avoir plusieurs
universités, par exemple à Paris, il y en a 13. Depuis 20 ans, la prééminence
de l´académie de Paris continue à diminuer, tout particulièrement au profit de
la grande couronne parisienne, de l´Ouest et du Nord, et ceci pour chaque
cycle. La progression des effectifs d´étudiants au cour des dernières années
s´est accompagnée d´une légère démocratisation à l´université, la part des
étudiants d´origine modeste augmente lentement dans chaque cycle alors qu´elle
diminue dans l´ensemble de la société. L´inscription s´effectue directement ou
par correspondance. L´admission ne se fait pas sur concours d´entrée. Pour
s´inscrire, l´étudiant français doit verser des droits de scolarité qui
comprennent droit d´inscription, droit d´examen, droit de bibliothèque, droit
de travaux pratiques et de laboratoires, droit de soutenance de thèse. En outre,
il doit payer le droit annuel de médecine préventive, s´assurer contre les
accidents et il doit cotiser à la sécurité sociale des étudiants. Dans le cadre
des universités, ce sont les Unités de formation et de recherche (UFR) qui
constituent des cellules de base, par exemple les UFR de Médecine, de
Pharmacie, des Sciences Humaines, de Biologie. L´université la plus connue et
la plus ancienne de France a été fondée à Paris en 1215 par Robert de Sorbon et
porte son nom: la Sorbonne. Quelques universités sont entourées de cité
universitaire, habitée surtout par les étudiants d´une autre province.
Les études universitaires sont organisées en principe de matière suivante:
Premier cycle, ce sont les deux premières années d´études. Il est sanctionné
par un Diplôme d´Etudes Universitaires Générales (DEUG) ou un Diplôme d´Etudes
Universitaires Scientifiques et Techniques
Deuxième cycle - sa durée varie en fonction du diplôme postulé. Il est
sanctionné par une licence (1 an) ou par une maitrise (2 ans) ou par un diplôme
d´ingénieur (3 ans).
Troisième cycle est celui de spécialisation et d´initiation à la recherche. Il
est sanctionné par le Diplôme d´Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) dont la
préparation dure 1 an ou par le Doctorat. Quant au Doctorat, la première année
est sanctionnée par un Diplôme d´Etudes Approfondies (DEA) qui permet la
préparation d´une thèse. On peut la soutenir de 2 à 4 ans après le DEA. Je vous
donne les études médicales en exemple: Le premier cycle des études de médecine
dure 2 ans. Il est consacré à la formation scientifique générale. Le deuxième
cycle comprend 4 années d´enseignement théorique, pratique et clinique, cela
veut dire les cours et les conférences, les travaux pratiques dans les
laboratoires et les stages dans les hôpitaux. Après le premier semestre du
troisième cycle, les étudiants s´orientent vers la médecine générale (2 ans),
la médecine spécialisée (4 ou 5 ans) ou la recherche médicale (4 ans). Les
études du troisième cycle sont sanctionnées par le Diplôme d´Etat de Doctorat
en Médecine.
Par contre, le système des Grandes Ecoles repose sur la sélection par le
concours d´entrée. Ces écoles forment des cadres supérieurs de l´armée, de
l´administration, des entreprises, des enseignants et des chercheurs. Après le
baccalauréat, les candidats doivent suivre des cours préparatoires intensifs
(soit CPGE - classes préparatoires aux Grandes Ecoles) qui existent auprès des
lycées et conduisent à des concours très difficiles où ne réussit qu´une petite
proportion de candidats. Alors, l´accès aux Grandes Ecoles est réservé aux
étudiants qui réussissent. La Grande Ecole la plus prestigieuse est toujours
l´Ecole Polytechnique, créée par Napoléon. Les hauts fonctionnaires d´Etat sont
formés par l´E.N.A. (l´Ecole Nationale d´Administration), les cadres de l´armée
par l´Ecole Militaire. La réussite par les études reste le principal moyen de
pénétrer dans une classe sociale plus élevée.
L´année scolaire dans l´enseignement primaire et secondaire est divisée en 3
trimestres. La durée des vacances scolaires est de 17 semaines en moyenne. Les
élèves français n´ont que 158 jours de classe par an, contre 240 au Japon, 200
au Royaume-Uni et en Allemagne. Les horaires hebdomadaires sont lourds par
rapport à ceux des autres pays - 27 heures par semaine dans le primaire et 30,5
heures dans le secondaire.
L´évaluation repose sur le système de points (de 0 à 20). Il est très rare
qu´un élève obtienne 20 points. Par contre, l´élève médiocre, dont les notes se
situent au-dessous de 7 points, risque d´échouer. Avant la fin de chaque
trimestre il y a le conseil de professeurs et le conseil de classe où sont
présents des délégués des parents ainsi que des délégués des élèves. Le
bulletin trimestriel (appelé aussi bilan scolaire) est avant tout une
information (pour l´élève et pour ses parents) sur la qualité de son travail
trimestriel. Chaque professeur y écrit non seulement la note d´un élève mais
surtout son appréciation verbale, son observation, la moyenne de toute la
classe et la note la plus haute et la plus basse pour pouvoir comparer.
L´étranger qui vient en France pour y poursuivre des études doit solliciter,
dans les 8 jours qui suivent son arrivée en France, une carte de séjour. La
Préfecture de son domicile délivre une carte de séjour valable un an. Cette
carte portant mention étudiant, peut être renouvelée. Pour pouvoir obtenir la
carte de séjour, l´étudiant doit fournir les pièces suivantes: certificat
médical, attestation d´inscription, justification des ressources et
justification d´une couverture sociale.
Le système éducatif français souffre de deux handicaps majeurs. D´une part,
l´échec scolaire ou le taux d´abandon des études: beaucoup d´élèves ne
maitrisent pas les apprentissages fondamentaux et effectuent de nombreux
redoublements, en outre, sur environ 600 000 jeunes qui quittent l´école chaque
année, plus de 100 000 n´ont aucune qualification professionnelle et sont donc
condamnés au chômage. D´autre part, le "malaise des enseignants", c´est-à-dire
le profond désarroi d´un groupe social qui se sent dévalorisé, tant sur le plan
économique et social que culturel. Les salaires sont très inférieurs à ceux de
catégories analogues, une certaine perte de prestige au sein de la société est
évidente, il y a aussi une perte du monopole de la transmission des
connaissances.